Mon père n'avait pas de talent
c'est l'ultime tabou de ma famille
Père sourire, père aimé
père glaiseux tonitruant d'amour
père théâtre Knock
père prof, père drôle
père de feu d'Oedipe à jamais tassé dans mon corps
d'éternel pétri
Ma soeur ne me pardonne pas mon talent
ma mère ne me parle que d'oeil paternel,
oeil de marié mort fier
en ce qu'il aurait pu dire et que j'ai accompli
Ma tante ne voit en moi qu'un succédané de son frère
C'est la déroute parmi les femmes
Je ne serai jamais rien d'autre qu'un parvis
une place de parole pour des mémoires blessées
Je suis pompé
par la mémoire des autres
Je me noie au milieu
du lac Léman de la famille
en vieil Aquin de boite vide
frappé par l'effarant dogme
du deuil infait
Laissez-moi en paix le tuer
laissez-moi ma force, laissez-moi ma fougue
laissez-moi en paix devenir
quelque chose comme une sorte
de pays
Laissez-moi mourir aussi
Laissez-moi
Péosie
Projet COMMENTARIAT de Bertrand Laverdure
samedi 29 août 2015
mercredi 5 août 2015
Hot en anglais
Je me sens vissé dans les sables
amoindri par mes performances de marcheur
grisé par mes découvertes de solitude volontaire
Parc Stoney Point, le fleuve lèche la berge
l'éclairage studio grêle sur la surface des arbres
Je suis en repérage de roman, en petit Zola de manivelle
pour une scène de fin
mon oeil vivace pousse partout
la vie est une simulation continue
projetée devant nous
elle a mille couches de noir feuilleté
improviser, c'est en savoir plus
apprendre, c'est percer la glace
pour pêcher le poulamon
je décide de marcher
d'arracher le décor
aux entrailles de l'espèce
piste du canal Lachine
15 kilomètres, 21 456 pas
je croise Mitsou, insatisfaite
visionnant sur une vieille caméra de télé
sa figure de pharaonne
sur le sentier, en soleil puant
sur peau de cochenille
je vois un cacatoès, sur une branche énorme
bâton de sagesse
trimballé par un griot de nulle part
au corps de néo-québécois
nuée d'insectes et femmes pieds de grue
femmes de comptoir
femme guide
en oblation d'été
partout
pourquoi faut-il que le travail solitaire
soit lié à l'horloge
sur leur visage, l'ennui paisible
du moteur des jours
fin de soirée
t-shirt «Hot en anglais»
tacos et cerveau à off
devant ma grande amie
athlète et aventurière
photographe de combat
aussi forte que mille sabots
en transhumance nordique
bungie push sur les hésitations de voyage dangereux
real life is out there
en narrateur ONU baryton
amoindri par mes performances de marcheur
grisé par mes découvertes de solitude volontaire
Parc Stoney Point, le fleuve lèche la berge
l'éclairage studio grêle sur la surface des arbres
Je suis en repérage de roman, en petit Zola de manivelle
pour une scène de fin
mon oeil vivace pousse partout
la vie est une simulation continue
projetée devant nous
elle a mille couches de noir feuilleté
improviser, c'est en savoir plus
apprendre, c'est percer la glace
pour pêcher le poulamon
je décide de marcher
d'arracher le décor
aux entrailles de l'espèce
piste du canal Lachine
15 kilomètres, 21 456 pas
je croise Mitsou, insatisfaite
visionnant sur une vieille caméra de télé
sa figure de pharaonne
sur le sentier, en soleil puant
sur peau de cochenille
je vois un cacatoès, sur une branche énorme
bâton de sagesse
trimballé par un griot de nulle part
au corps de néo-québécois
nuée d'insectes et femmes pieds de grue
femmes de comptoir
femme guide
en oblation d'été
partout
pourquoi faut-il que le travail solitaire
soit lié à l'horloge
sur leur visage, l'ennui paisible
du moteur des jours
fin de soirée
t-shirt «Hot en anglais»
tacos et cerveau à off
devant ma grande amie
athlète et aventurière
photographe de combat
aussi forte que mille sabots
en transhumance nordique
bungie push sur les hésitations de voyage dangereux
real life is out there
en narrateur ONU baryton
vendredi 26 juin 2015
Découvrir Carson McCullers après tout le monde et découvrir que tout le monde est après tout le monde de toute manière
Je lis après tout le monde Carson McCullers
après tout le monde
il y a toujours autant de livres qu'il en reste
chaque page de son «Horloge sans aiguilles»
est un assaisonnement parfait
un équilibre de clarté, une bouche ouverte gourmande
vinaigre sucré sur riz collant
je suis témoin d'une autre épiphanie
une pesée de lourdeur
pour une nouvelle amie écrivain
passionnante curieuse sourde et muette
en amour mélancolique du monde
rivé par la mort
à des frustrations défaites
et puis de toute manière
nous sommes tous après tout le monde
débarrassés de notre avant
en chapardeur d'un petit panier
qui nous importe seul
après tout le monde
il y a toujours autant de livres qu'il en reste
chaque page de son «Horloge sans aiguilles»
est un assaisonnement parfait
un équilibre de clarté, une bouche ouverte gourmande
vinaigre sucré sur riz collant
je suis témoin d'une autre épiphanie
une pesée de lourdeur
pour une nouvelle amie écrivain
passionnante curieuse sourde et muette
en amour mélancolique du monde
rivé par la mort
à des frustrations défaites
et puis de toute manière
nous sommes tous après tout le monde
débarrassés de notre avant
en chapardeur d'un petit panier
qui nous importe seul
samedi 20 juin 2015
Photographier un écureuil albinos au parc Lafontaine avec un retardateur de 10 sec. sur Instagram
C'est ridicule
le retardateur sur mon appareil photo
est encore actif
et j'ai dans la mire un écureuil albinos
dans une position idéale
en studio, sans taxidermiste
impossible à reproduire
il est là, dans toute sa blancheur irréelle
planté dans le grand érable
tête en bas
en «i» inversé
yeux tournés vers moi
immobile
hésitant entre la fuite
et le refuge
je vise
je suis loin
j'agrandis l'image
je cadre
index sur bouton rouge
le retardateur part
10 secondes
un couple derrière moi
est intrigué par la scène
c'est long dix secondes
quand ton modèle est fébrile
encore cinq secondes
je suis un danseur de buto
perdu au parc Lafontaine
devant un écureuil corps blanc/queue blanche
encore trois secondes
mon ventre gargouille
je me sens épais
encore une seconde
tenir la pose pour rien est une performance sans intérêt
j'attrape l'animal, goût de viande grillée dans la bouche
en dépliant les genoux j'ouvre ses viscères, éteint mon arme
désactive le retardateur
plus de sensation de temps pour le reste de la soirée
le retardateur sur mon appareil photo
est encore actif
et j'ai dans la mire un écureuil albinos
dans une position idéale
en studio, sans taxidermiste
impossible à reproduire
il est là, dans toute sa blancheur irréelle
planté dans le grand érable
tête en bas
en «i» inversé
yeux tournés vers moi
immobile
hésitant entre la fuite
et le refuge
je vise
je suis loin
j'agrandis l'image
je cadre
index sur bouton rouge
le retardateur part
10 secondes
un couple derrière moi
est intrigué par la scène
c'est long dix secondes
quand ton modèle est fébrile
encore cinq secondes
je suis un danseur de buto
perdu au parc Lafontaine
devant un écureuil corps blanc/queue blanche
encore trois secondes
mon ventre gargouille
je me sens épais
encore une seconde
tenir la pose pour rien est une performance sans intérêt
j'attrape l'animal, goût de viande grillée dans la bouche
en dépliant les genoux j'ouvre ses viscères, éteint mon arme
désactive le retardateur
plus de sensation de temps pour le reste de la soirée
mardi 16 juin 2015
Le petit jus clair
C'est tout ce qui reste
le petit jus clair
l'émotion moins intelligente que précise
un peu de mélo sur la tranche à manger
mon ami le poète tient le fort
garde les boeufs dans son enclos à bois
passe le râteau
déplace les pierres
j'ai lu aujourd'hui son petit jus clair
sa débauche d'oeil qui voit
dans le brouillard décent
si la musique de Lennon n'avait pas envahi
le film d'Al Pacino
je ne serais pas en train d'essayer d'écrire
une suite à une scène de leucémie
de me projeter moi aussi à l'extérieur du péhomme
en territoire William Wilson
C'est tout ce qui reste
le petit jus clair
après lecture, tentative d'histoires à bahut
et morosité râpeuse
C'est le petit jus clair
c'est à lui qu'on doit tout
et c'est en le laissant sur le comptoir
entre un plant de basilic décimé
et une bouilloire
qu'on apprend à soigner
l'insolente variété
du peu de chose
le petit jus clair
l'émotion moins intelligente que précise
un peu de mélo sur la tranche à manger
mon ami le poète tient le fort
garde les boeufs dans son enclos à bois
passe le râteau
déplace les pierres
j'ai lu aujourd'hui son petit jus clair
sa débauche d'oeil qui voit
dans le brouillard décent
si la musique de Lennon n'avait pas envahi
le film d'Al Pacino
je ne serais pas en train d'essayer d'écrire
une suite à une scène de leucémie
de me projeter moi aussi à l'extérieur du péhomme
en territoire William Wilson
C'est tout ce qui reste
le petit jus clair
après lecture, tentative d'histoires à bahut
et morosité râpeuse
C'est le petit jus clair
c'est à lui qu'on doit tout
et c'est en le laissant sur le comptoir
entre un plant de basilic décimé
et une bouilloire
qu'on apprend à soigner
l'insolente variété
du peu de chose
Les t-shirts de Mathieu Arsenault sont devenus une nouvelle figure de style pop
Mode d'emploi
Louis Ferdinand Céline Dion
Dominique Michel Tremblay
Jean-Simon Clémence Desrochers
Mireille Mathieu Arsenault
Laure Conan Le Barbare
Geneviève Suzann Pettersen
Marie-Hélène Jean-Claude Poitras
Alphonse de Lamartine Audet
Ted Hugues Corriveau
Danielle Roger Des Roches
Victor pont de Lévis Priscilla Beaulieu Presley
Jehane Benoît Jutras
Mélodie Nelson Mandela
Walter Benjamin Moore
Samuel Archibald Haddock
Maurice Richard Brautigan
Carole David Beckam
Jeanette Bertrand Laverdure
George Michael Delisle
Madame Claude Beausoleil
Monique Emile Proulx-Cloutier
Mellissa Gilbert La Rocque
Jean Barbe rousse ou bleue
Gabrielle Roy Dupuis
Edouard Louis Bond
Rivière Saint-François Rioux
Annie Hall Lafleur
Benoit André Melançon
Stéphane Dom Pérignon
Michaëlle Jean-Paul Daoust
Frère André Roy
Le petit Nicolas Dickner
André Arthur Schopenhauer
Robert Pierre Lalonde
Le soldat Louis Hamelin
Nelly Paul Arcand
Maxime-Olivier Centre Le Moutier
Nicole Brossard de Brossard
Pierre Véronique Samson
René Larocque et Lapierre
Patrick Sébastien Dulude
Dominique Robert Pattinson
D.Kimm Kardashian
Claude François Charron
(je remercie Denis Gamache, Kateri Lemmens, Jacques Desrosiers, Martine Audet, Danielle Roger et Jean-Simon Desrochers, à qui j'ai emprunté certaines de leurs trouvailles)
Louis Ferdinand Céline Dion
Dominique Michel Tremblay
Jean-Simon Clémence Desrochers
Mireille Mathieu Arsenault
Laure Conan Le Barbare
Geneviève Suzann Pettersen
Marie-Hélène Jean-Claude Poitras
Alphonse de Lamartine Audet
Ted Hugues Corriveau
Danielle Roger Des Roches
Victor pont de Lévis Priscilla Beaulieu Presley
Jehane Benoît Jutras
Mélodie Nelson Mandela
Walter Benjamin Moore
Samuel Archibald Haddock
Maurice Richard Brautigan
Carole David Beckam
Jeanette Bertrand Laverdure
George Michael Delisle
Madame Claude Beausoleil
Monique Emile Proulx-Cloutier
Mellissa Gilbert La Rocque
Jean Barbe rousse ou bleue
Gabrielle Roy Dupuis
Edouard Louis Bond
Rivière Saint-François Rioux
Annie Hall Lafleur
Benoit André Melançon
Stéphane Dom Pérignon
Michaëlle Jean-Paul Daoust
Frère André Roy
Le petit Nicolas Dickner
André Arthur Schopenhauer
Robert Pierre Lalonde
Le soldat Louis Hamelin
Nelly Paul Arcand
Maxime-Olivier Centre Le Moutier
Nicole Brossard de Brossard
Pierre Véronique Samson
René Larocque et Lapierre
Patrick Sébastien Dulude
Dominique Robert Pattinson
D.Kimm Kardashian
Claude François Charron
(je remercie Denis Gamache, Kateri Lemmens, Jacques Desrosiers, Martine Audet, Danielle Roger et Jean-Simon Desrochers, à qui j'ai emprunté certaines de leurs trouvailles)
lundi 15 juin 2015
Ma journée d'hier a consisté à mesurer l'écart esthétique entre une vidéo du groupe suédois Ghost et l'oeuvre complète de Michel Butor
Je tâte l'oeuvre complète de Butor
muraille de Chine, liséré des grandes eaux
paradant en blancheur percutante
sur la tablette
Elle s'offre à moi
irisée de questionnements actifs
improvisatrice, excessive en quantité
lourde de toutes ces heures consacrées
à la littérature de recherche
mobiles et modifications
illustrations et degrés
Mon respect est affectif, chuchoteur, tente
de sortir du Méséglise de ses croyances
sans toucher à la porte du culte
J'aimerais courber la tête, appeler les vents
transiter par des chambres closes
pour élever au rang de stèle
ce Stonehenge livresque
À mon retour
je visionne un clip
du groupe suédois Ghost
métal new wave, pof dandy
c'est John Waters qui chante
devant ses musiciens Robin
son crew
les mignons de Sade
dans une prison inventée par Abba
j'ai vu le chanteur avec maquillage tête de mort
et sans maquillage
toque des papes
et headphones blancs
muraille de Chine, liséré des grandes eaux
paradant en blancheur percutante
sur la tablette
Elle s'offre à moi
irisée de questionnements actifs
improvisatrice, excessive en quantité
lourde de toutes ces heures consacrées
à la littérature de recherche
mobiles et modifications
illustrations et degrés
Mon respect est affectif, chuchoteur, tente
de sortir du Méséglise de ses croyances
sans toucher à la porte du culte
J'aimerais courber la tête, appeler les vents
transiter par des chambres closes
pour élever au rang de stèle
ce Stonehenge livresque
À mon retour
je visionne un clip
du groupe suédois Ghost
métal new wave, pof dandy
c'est John Waters qui chante
devant ses musiciens Robin
son crew
les mignons de Sade
dans une prison inventée par Abba
j'ai vu le chanteur avec maquillage tête de mort
et sans maquillage
toque des papes
et headphones blancs
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