mercredi 13 mai 2015

À qui s'adresse la péosie ?

Je ne vois pas pourquoi les gens paniquent
quand un texte ne s'adresse pas à eux.

Peu de textes s'adressent à nous.
Ils poussent ou ne poussent pas.
C'est l'idée du destinataire.

Un texte naît d'autres textes
à la manière de mauvaises herbes
sur l'écosystème de la parole.

Tout peut s'accrocher au dialogue
et rien ne saurait arrêter l'entropie des mots.

Vous avez l'illusion de lire ici
un texte fini, un objet linguistique,
un paquet autonome.
Quelque chose d'indépendant.
Mais ce n'est qu'une espèce de chose.

La colonisation de votre terreau
est un processus curieux.

La péosie est plantain vert
de terrains vagues.



1 commentaire:

  1. Qui parle?
    Qui parle lorsque c'est la parole de tous qui est mise en œuvre?
    Babebibobu
    Aboli bibelot d'inanité sonore
    Rythme miroir
    Qui parle?
    Qui parle?

    Je lui parle, à Michel. À Michel Foucault. Je lui parle, mais c'est à sens unique. L'économie politique, la réflexion générale sur l'organisation, la distribution et la limitation des pouvoirs dans une société. L'économie politique, c'est fondamentalement ce qui a permis d'assurer l'autolimitation de la raison gouvernementale, n'est-ce pas ? Michel ?

    Je ne sais pas pour Michel, mais moi, pour un T-bone de 3/4 de pouces, c'est 2 minutes de chaque côté. Saignant, Michel ?

    Je parle à lui aussi. Mon père. À mon père. Michel Foucault est mort en 1984. Mon père est mort en 1984. Il n'y a aucun lien entre les deux. Mon père n'a jamais lu Foucault. Foucault, bien sûr, n'a jamais eu vent de l'existence de l'œuvre de mon père. Les liens, c'est moi que les fais, ici, maintenant.

    Je leur parle. J'ai ce droit. Je me l'octroie. Un dialogue de sourds dirait-on. Ou à sens unique. On ne parle pas aux morts, ils ne peuvent nous entendre, ils ne peuvent nous répondre. Ça n'existe pas. Michel, papa, la politique, la Littérature, ça n'existe pas. Il existe des œuvres littéraires, des textes dits littéraires. La Littérature, ça n'existe pas. Nous devons nommer les choses. Il n'y a rien d'indicible. Nous avons quitté le Romantisme. Nous avons quitté l'essentialisme. Le péhomme ne cache rien. Il n'est pas un surplus d'âme. Il est son propre miroir que l'on promène le long d'une route. Le péhomme est ce que nous appelons poésie.

    L'univers entier vient à tenir au creux du Livre.


    RépondreSupprimer